domingo, 28 de abril de 2013

EL MOVIMIENTO POPULAR LA RESISTENCIA. "SALIR DEL EURO", EL NÚCLEO DURO DE NUESTRO PROGRAMA ECONÓMICO MÁXIMO PARA LAS ELECCIONES.


EL MOVIMIENTO POPULAR LA RESISTENCIA. "SALIR DEL EURO", EL NÚCLEO DURO DE NUESTRO PROGRAMA ECONÓMICO MÁXIMO  PARA LAS ELECCIONES.
Hasta los alemanes creen que hay que salir ordenadamente de la zona euro.Lo entienden como algo forzoso e inevitable. EL MOVIMIENTO POPULAR LA RESISTENCIA, como lo mejor que puede hacer España en este momento.
La Friederich Ebert Stiftung, fondation allemande liée au SPD, vient de publier un document analysant les scénarii futurs possibles pour la zone Euro, dans le cadre d’un projet intitulé Scenario Team Eurozone 2020[1]. Ce document a été rédigé à partir de nombreuses réunions (16 au total) tenues dans différents pays dans le cours de 2012. Les conclusions furent tirées dans le cadre d’une réunion qui s’est tenue à Bruxelles le 6 décembre 2012. Même s’il ne représente pas la position officielle de la Sociale-Démocratie allemande et européenne (des participants des divers pays de la zone ont collaboré à sa rédaction) ce document est symptomatique du point de vue qui s’est désormais constitué en Allemagne sur la question de la zone Euro. C’est ce qui en fait l’intérêt. Nous ne considérons pas ce texte comme l’alpha et l’oméga de la réflexion sur cette question, mais comme quelque chose qui est représentatif d’un état d’esprit dans le reste de l’Europe et en Allemagne, et qui de ce point de vue tranche avec les opinions convenues qui continuent d’être propagées dans la presse française. Le document commence par un « état des lieux » et reconnaît que l’Euro doit faire face à une crise généralisée. Il reconnaît aussi que les mesures adoptées jusqu’ici pour faire face à cette crise ont rapidement démontré qu’elles étaient inadéquates et ont contribué à aggraver la crise.

« The measures adopted at the many crisis summits soon proved to be inadequate and often merely exacerbated the symptoms of the crisis. In many countries, especially in Southern Europe, this made itself felt in a dramatic intensification of the social situation, high (youth) unemployment, economic recession and increasing frustration among broad segments of the population concerning Europe and the European institutions.”(p.3)

Ici, on ne peut qu’être d’accord avec le constat. De plus, certaines de ses mesures, quoi que formellement décidées se heurtent à des résistances importantes dans le domaine de leur application (cas de l’Union bancaire qui n’a été acceptée qu’avec beaucoup de réticences par l’Allemagne). L’intensification de la crise, que ce soit par la hausse dramatique du chômage dans des pays comme la Grèce et l’Espagne ou que ce soit par la dégradation régulière des comptes publics dans les différents pays, démontre bien que la crise est de plus en plus présente et pressante.



I. Les quatre scénarii retenus



À partir de ce constat, quatre scenarii ont été élaborés. Certaines de leurs hypothèses sont réalistes, mais d’autres le semblent moins. Or, un scénario n’est rien sans réalisme des hypothèses. On va ici rapidement les résumer en indiquant les points sur lesquels les groupes de travail n’ont pas adopté des hypothèses réalistes, où n’ont adopté que des hypothèses partielles.

(1) L’enlisement dans la crise. (Muddling-trough the crisis)

Dans ce scénario, l’Union Economique et Monétaire reste un mécanisme incomplet. En conséquence, les pays de l’Europe du Sud continuent d’être dépendant de plans de sauvetage qui sont à la charge des pays de l’Europe du Nord, tandis que la BCE continue, et même amplifie, ses achats de dettes souveraines sur le marché secondaire pour maintenir les taux d’intérêt à des niveaux supportables. L’Europe du Sud s’installe donc dans une dépression de longue durée et elle est incapable de mettre en œuvre le basculement vers un nouveau modèle de croissance en raison du manque d’investissement, et ajouterons-nous du manque de demande solvable et de la fuite accélérée des cerveaux les mieux formés. Les plans de sauvetage assurent que ces pays restent dans l’Euro (en dépit de mouvements de plus en plus importants contre l’Euro dans leurs populations) mais sont incapables de trouver une solution à cette crise. L’Union Européenne est affaiblie par comparaison tant avec les États-Unis que les pays émergents, et elle devient de plus en plus dépendante de ses partenaires.

(2) L’éclatement de la zone Euro. (Break-up of the Eurozone)

Ici, la gestion de la crise est même plus conservatrice que dans le scénario précédent, où l’on admet un engagement important de la BCE. L’Union bancaire, quoique formellement mise en place, n’est que peu efficace en raison des réticences de nombreux pays à son application. L’aggravation de la situation économique dans les pays de l’Europe du Sud se combine avec une nouvelle mouture du Pacte de Croissance et de Stabilité qui exige de ces pays toujours plus d’efforts en vue d’une réduction des déficits et de la dette. Par ailleurs, il n’y a ni politique de l’investissement au niveau européen ni politique industrielle ni politique commerciale. Le résultat de tout cela est que les tensions sociales deviennent incontrôlables et conduisent à des sorties non-coordonnées de l’Euro. Il en résulte une tripartition monétaire de l’Europe, celle-ci étant divisée entre une zone Euro « maintenue » autour de l’Allemagne (en fait une zone Mark), une Union Monétaire du Nord autour de la Grande-Bretagne et une Europe du sud où chaque pays a retrouvé sa souveraineté monétaire. Notons ici que la soi-disant « Union Monétaire du Nord » est en réalité très peu probable.

La Grande-Bretagne n’a pas intérêt à une Union Monétaire. Qu’une « zone Sterling » se constitue est une possibilité, mais le degré de probabilité est faible. L’issue que nous considérons comme la plus probable est d’une part la constitution d’une « zone Mark » s’étendant directement et indirectement à certains pays d’Europe Centrale, et un retour aux souverainetés monétaires pour l’ensemble des autres pays. Dans ce scénario, l’Union Européenne est contestée tant à l’extérieur, où sa position face aux États-Unis, mais aussi à la Chine et à la Russie est affaiblie, qu’à l’intérieur en raison de la montée de mouvements politiques remettant radicalement en cause l’existence même d’institutions européennes.

(3) Le repli sur un noyau dur de l’Europe. (Core Europe)

Dans ce scénario on aurait d’une part un « noyau » européen dans le cadre d’un nouveau traité incluant l’Union bancaire mais aussi l’union budgétaire, et d’autre part des pays ayant refusé ce traité et constituant un second niveau de l’UE réduite cette fois à un zone de libre-échange. L’étude de la FES inclut bien entendu l’Allemagne et la France dans les pays du noyau et prend le pari qu’autour de ces deux pays un certain nombre d’autres pays se rassembleraient sur la base d’un accord politique (qualifié de Euro Plus Pact) incluant le renoncement à l’austérité, et des règles sociales et fiscales communes pour éviter le dumping social et fiscal. “…the Euro Plus Pact, with its commitments to further convergence of corporate taxation and social contributions / benefits, was implemented, but only in the core group. It had to protect itself from increasing fiscal and social dumping from the other countries. New financial resources for investment, combined with a European industrial policy, the Single Market and appropriate structural reforms, fostered the transition to a greener, smarter and more inclusive economy in the core group.” (p.8)

Ce noyau aurait alors une forte cohérence et pourrait connaître un développement plus harmonieux. Pour les autres pays, la situation serait moins rose, et l’action dite « non-conventionnelle » de la Banque Centrale Européenne serait toujours nécessaire. De même, le MES serait lui aussi nécessaire et verrait ses moyens d’intervention développés pour faire face aux crises survenant dans les pays non membre du « noyau dur » tout en ayant une conditionnalité encore renforcée. Les écarts entre les pays du « noyau dur » et le reste de l’Union européenne iraient en s’amplifiant. À la limite, on pourrait voir se développer un fort antagonisme entre pays du « noyau dur » et les autres pays de l’Union européenne.

“The Member States on the periphery are prone to protectionist measures, while the Core States face increasing pressure in terms of competitiveness due to their high social standards. This leads to increasing hostility and anti-European populism inside and outside the core.” (p.8)

Ce scénario nous semble pour notre part peu probable en ce qu’il présuppose un accord politique de fond et non de simple forme avec l’Allemagne alors que le conflit entre la France et l’Allemagne est en train de monter en puissance, et ce quoiqu’en dise le gouvernement. Or, si un accord de fond n’est pas possible entre l’Allemagne et la France, et au vu des divergences actuelles ceci semble la solution la plus probable, la solution pour notre pays sera soit de donner raison à l’Allemagne sur l’austérité soit de quitter l’Euro. Nous sommes donc renvoyés soit au premier des scénarii (l’enlisement) soit au second (l éclatement).

(4) L’achèvement de l’Union Budgétaire (Fiscal union completed).

Dans ce scénario, à la suite de la France, l’Allemagne puis les autres pays de la zone Euro reconnaissent la nécessité commune d’accélérer le mouvement vers une Europe fédérale, tout en réduisant sensiblement l’austérité que subit l’Europe du Sud. Un fond de stabilisation commun est mis en place (une mutualisation des dettes) tandis que la zone Euro se dote d’une agence capable d’émettre ses propres emprunts pour financer des investissements massifs dans l’ensemble des pays, sous l’égide d’une autorité de surveillance commune.

“Macroeconomic surveillance is coupled with stronger resources for catching up: not only swifter implementation of the structural funds but also a European Fund for Economic Stabilisation to deal with asymmetric shocks. Social dialogue and bargaining are also encouraged at national and European level to better align wages and productivity » (p. 9).

Le problème avec ce scénario est qu’il ne chiffre pas les besoins financiers en transferts annuels au-delà de la question des investissements. C’est d’ailleurs un problème récurrent avec tous les scénarii fédéralistes[2]. Le fédéralisme implique les transferts, ce que l’Allemagne, mais aussi la Finlande et l’Autriche refusent[3]. Or, l’ampleur des transferts pour assurer le simple rattrapage de 4 des pays les plus en difficulté (Espagne, Grèce, Italie, Portugal) est de l’ordre de 240 à 250 milliards d’euros par an pendant dix ans[4]. Par ailleurs, il est fortement probable que ce niveau de transfert deviendrait pérenne comme on le voit aujourd’hui à l’intérieur des États-Nations, et pour la France avec le cas des DOM-TOM. Il ne s’agirait donc pas de transferts sur une courte période, et il est totalement illusoire de penser le financer par l’emprunt.



II. L’évolution probable de la situation dans la zone Euro.



Dans l’évaluation des futurs possibles, et leurs degrés de probabilités, on sent bien à la lecture du document que de sérieuses divergences se sont faites jour. Ceci est particulièrement visible dans les ruptures de cohérence que l’on peut observer dans l’analyse des différents scénarii. Cependant, une impression générale se dégage, celle d’un très grand pessimisme quant à l’avenir de la zone Euro.

(1) De l’impossibilité dec ontinuer la politique actuelle au risque d’explosion de la zone Euro.

Sur le premier scénario, celui de l’enlisement dans la crise, on trouve en particulier ce passage très contradictoire. “The first scenario – ≫muddling through the crisis≪ – was generally considered to be unsustainable, but there was one serious variation within the framework of which it could last, namely a kind of ≫Japanese scenario≪. This would mean a long period of stagnation, deflation and high indebtedness. This scenario would be the result of the crisis management prevailing so far, characterized as ≫too little, too late≪, combined with the dominance of the intergovernmental instead of the Community method.” (p.10)

La première réaction, qui consiste à dire qu’un tel scénario n’est pas durable et n’a pas de pérennité est contredite par la référence, introduite à la fin, à un “scénario japonais”. Or, ce dernier scénario, qui fait référence à la “décennie perdue” au Japon ne prend pas en compte le fait que la zone Euro n’est pas un pays mais un ensemble de pays, ce que souligne par ailleurs la référence à la “méthode inter-gouvernementale”. La seule solution pour que l’on puisse donner une certaine pérennité au scénario de l’enlisement consiste à admettre des flux de transferts certes inférieurs aux montants nécessaires pour l’hypothèse fédérale, mais qui resteraient néanmoins significatifs. Or, il est clair que non seulement l’Allemagne refusera de payer de tells montants, mais elle s’oppose de manière de plus en plus ouverte à l’évolution à laquelle on a assisté à la BCE avec l’arrivée de Mario Draghi[5]. En réalité, le deuxième scénario, celui d’un éclatement de la zone Euro apparaît bien plus probable, mais se divise lui-même en un scénario « noir » qualifié de « Yougoslave » et un scénario plus rose, qualifié de « Soviétique »

“The second scenario – break-up of the Eurozone –might be the result of the ongoing and fruitless muddling-through approach followed so far, as we have seen. This break-up could happen in two ways: first, the Yugoslav syndrome, involving violent separation and a decision-making vacuum, with events just taking their own course. This, of course, would be the worst of the worst-case scenarios and it is no surprise that it was raised by a participant from the former Yugoslavia. It should be taken seriously, because even if nobody wants it, it could just happen…” (p.10) et

“The second break-up picture would be a peaceful one, like the dissolution of the Soviet Union, where a ≫wise≪ leadership recognized that the costs of maintaining the Union would be much higher – and probably impossible – than letting fall it apart, while keeping at least a core intact (in the EMU case, the decision of such a ≫wise≪ leadership would logically lead to the Core Europe scenario).” (p.10)

(2) L’hypothèse du “noyau dur” européen et ses contradictions.

Le troisième scénario examiné pourrait alors découler du second. Le « noyau dur » européen étant constitué des pays qui auraient conservé l’Euro, et c’est en fait le scénario qui a été considéré comme le plus plausible par une majorité des participants aux différentes réunions que la Friederich Ebert Stiftung a organisées. Mais, sur ce point, on ne peut que relever une incohérence : pour que le « noyau dur » envisagé dans le scénario 3 se constitue, il faut impérativement que la France en fasse partie. Si le « noyau dur » est constitué de l’ancienne « zone Mark », nous sommes de fait dans une des variantes du scénario d’explosion de la zone Euro, car l’on voit bien que l’Allemagne et ses satellites n’auraient ni la volonté ni l’intérêt de mettre en œuvre les réformes qu’impliquent le « noyau dur ». Or, la France ne peut rester dans une « zone Euro maintenue » qu’à la condition que l’Italie (et peut-être l’Espagne) en fassent partie. Les effets sur l’industrie française d’une appartenance à l’Euro dont ni l’Italie ni l’Espagne ne feraient partie seraient tout à fait dramatiques. Mais, un « noyau dur » regroupant autour de lui l’Allemagne, la France et l’Italie n‘est pas très différent de la configuration actuelle. Que la Grèce et Chypre sortent de l’Euro n’aurait économiquement (financièrement ce serait une autre affaire) que peu d’importance. Or, on voit bien que la situation économique de l’Espagne et de l’Italie est très dégradée. Donc, pour que le « noyau dur » se constitue comme autre chose qu’une zone mark rebaptisée, il faudrait que l’Allemagne accepte les transferts qu’elle refuse aujourd’hui. Nous sommes donc renvoyés à la situation précédente.

“This third scenario – Core Europe – could thus derive from the two others, as mentioned above. It was considered by many as the most probable scenario but affected by great risks, especially concerning its potentially non democratic character. This would stem from the intergovernmental approach of crisis management implemented by the Merkel administration” (p.10).

Un autre problème soulevé est celui de l’absence de démocratie dans le cas de la constitution d’un « noyau dur » autour de l’Allemagne. C’est effectivement l’un des problèmes, quoi qu’il soit étranger à l’économie. Il est clair que la mise en place d’institutions contrôlées par le gouvernement allemand n’aurait pas d’autre logique que de transformer les pays européens qui les accepteraient en protectorats (au mieux) en colonies (au pire) de l’Allemagne.

Enfin, le dernier scénario, celui d’un fédéralisme budgétaire très avancé, a été considéré par les participants comme le meilleur mais le moins probable des scénarii. Sur ce point, on ne peut que partager l’avis qui fut alors exprimé quant à la faisabilité de ce fédéralisme.

(3) Les déterminants de l’indécision allemande.

De ce tableau qu’ont dressé les experts de la Friederich Ebert Stiftung découle donc un constat que certains trouveront pessimiste, mais qui est en réalité réaliste. La position de l’Allemagne condamne à court terme la zone Euro, et la meilleure solution résiderait dans une dissolution concertée de cette dernière, qui permettrait de sauvegarder un noyau institutionnel européen. Il faut alors réfléchir à « qui a intérêt à l’Euro » en Allemagne.

Il s’agit clairement d’une alliance entre des industriels dont les plus gros marchés sont dans les pays européens et des banquiers qui ont beaucoup à perdre à une dissolution de l’Euro. Pour les premiers, l’Euro, dans sa forme actuelle, est la garantie d’une monnaie qui ne soit pas trop surévaluée. Si l’Allemagne retrouvait le Mark, non seulement ce dernier s’apprécierait fortement face au Dollar et au Yen (avec un taux de change d’un DM pour 1,50 Dollar) mais les monnaies des principaux clients de l’Allemagne en Europe, la France, l’Italie et l’Espagne, se déprécieraient librement. Non seulement l’excédent commercial allemand disparaîtrait, mais il n’est pas impossible que se creuse en déficit de 1% à 2% du PIB. Par contre, une partie de la population et des retraités à clairement un intérêt à ce que l’Allemagne quitte la zone Euro pour garantir la valeur patrimoniale de leur épargne. En tout cas, cette partie de la population s’oppose farouchement à tout transfert de l’Allemagne vers les pays d’Europe du Sud. Cette ambiguïté explique la politique de Mme Merkel qui affirme vouloir conserver l’Euro (et ce faisant prend en compte les intérêts des industriels et des banquiers) mais qui affirme aussi qu’il n’est pas question de payer, que ce soit directement ou indirectement, car là elle défend les intérêts de son électorat. Ajoutons que si elle décidait de sacrifier les intérêts de son électorat, les industriels lui rappelleraient que la compétitivité allemande repose aussi sur le fait qu’une partie des excédents commerciaux est réinvestie.

Tableau I

Position des groupes sociaux allemands face aux perspectives de la crise de l’Euro

Groupe social ou classe
Continuation de la situation actuelle

Fédéralisme complet (prélèvements de 8% à 10% par an)

Explosion de la zone Euro (et Marl à 1,50 Dollar US)

Grande industrie mondialisée Situation plutôt favorable. Situation très défavorable en raison de la pression sur les profits pour alimenter les transferts. Situation plutôt défavorable mais pouvant être contrôlée par une accélération des délocalisations pour échapper au « Mark fort » vers la Chine et les Etats-Unis.
Petites et moyennes entreprises. Situation très favorable car hausse de la monnaie contrôlée et pas de Mark port. Situation très défavorable à cause de la pression sur les profits. Situation très défavorable en raison des pertes de compétitivité par le « Mark fort ».
Secteur bancaire. Situation très favorable. Situation moyennement favorable. Situation très défavorable en raison des pertes de valeur sur l’actif.
Administration de la Banque Centrale et assimilés Situation défavorable car remise en cause latente du statut de la Bundesbank et de son autorité au niveau européen. Situation très défavorable car entraînant une remise en cause ouverte du statut et de l’autorité. Situation très favorable avec retour de l’autorité interne et externe de la Bundesbank.
Épargnants et retraités Situation moyennement défavorable avec un risque d’érosion de la valeur patrimoniale des actifs. Situation très défavorable avec forte attaque sur les revenus et potentiellement sur le capital. Situation très favorable, avec gains en actifs du fait du « Mark fort ».
Salariés des grandes entreprises Situation relativement favorable car le patronat peut se permettre de distribuer une partie des bénéfices. Situation très défavorable car fortes pressions sur les salaires et les revenus pour financer les transferts. Situation très défavorable avec pertes d’emploi massives du fait des délocalisations.
Salariés des petites entreprises Situation défavorable en raison de la pression sur les salaires et les conditions de travail résultant des réformes Harz IV. Situation défavorable en raison de la hausse de la pression fiscale. Situation relativement moins défavorable si la production n’est pas délocalisable.


Eux non plus n’ont pas de grandes marges de manœuvre. On a d’ailleurs isolé sept groupes sociaux, dont la taille est certes différente mais dont l’influence sur le processus de décision est relativement comparable soit en raison des médias qu’ils contrôlent, de leur réputation dans la société ou tout simplement de leur masse électorale. Confrontés aux trois possibilités qui s’ouvrent devant l’Allemagne, soit la perpétuation de la situation actuelle, un fédéralisme budgétaire important imposant des coûts de transferts de 8% à 10% pour l’Allemagne et une explosion de l’Euro avec une réévaluation forte du Mark. On voit que la solution du fédéralisme budgétaire est celle qui est le plus défavorable pour 5 des 7 catégories envisagées. Elle n’est réellement avantageuse pour aucune des catégories. La solution d’une explosion de la zone Euro est très défavorable pour 3 catégories, mais inversement très favorable pour 2 catégories. La solution de la perpétuation de la situation actuelle est moyennement défavorable ou moyennement favorable pour toutes les catégories sauf pour une ou elle est très favorable. C’est pourquoi le consensus s’est réalisé, en réalité par défaut, autour de cette option. Mais, clairement, l’option du fédéralisme budgétaire est exclue pour un pouvoir démocratique en Allemagne car elle est trop défavorable à trop de segments de la société. Or, la première des possibilités ne peut être perpétuée dans le temps, ce que le document de la Friederich Ebert Stiftung établit de manière convaincante. Dans ces conditions, on se dirigera immanquablement vers la troisième des possibilité, soit laisser exploser la zone Euro.

Pour ne pas avoir compris cette situation, pour ne pas avoir fait une analyse par catégorie sociale et par groupe ayant une représentativité symbolique importante, un Jean-Luc Mélenchon tient des discours insensés où il prétend, contre toutes les évidences, que l’Allemagne « veut » sortir de l’Euro les pays qui sont ses principaux clients…Ce que l’Allemagne veut avant tout éviter c’est d’avoir à contribuer massivement à l’économie de la zone Euro.

(4) Une dissolution ordonnée, la meilleure des solutions ?

Une lecture attentive de ce document confirme donc que les différents experts européens rassemblés par la Friederich Ebert Stiftung considèrent que la poursuite de la politique actuelle n’est plus possible et qu’elle est même devenue dangereuse, risquant de conduire à tout instant à un éclatement incontrôlé de la zone Euro. La réalisation d’un fédéralisme budgétaire étendu, au-delà des problèmes politiques que cela soulèverait, n’est pas du domaine du possible. Cet objectif doit être considéré comme une utopie au sens premier du terme. La troisième solution, celle dite du « noyau dur » se heurte à deux contradictions : la première est celle entre les politiques allemandes et françaises. Si la France se plie aux conditions allemandes le « noyau dur » ne fonctionne pas ; si la France cherche l’affrontement, elle risque d’être prise au mot par l’Allemagne et devoir sortir de l’Euro. Une seconde contradiction est ensuite présente. Le « noyau dur » n’aura l’homogénéité pour fonctionner que s’il se rapproche de la « zone Mark » mais alors, il perd beaucoup de son intérêt.

On voit que la seule solution raisonnable est celle d’une dissolution ordonnée de la zone Euro, laissant subsister des mécanismes de concertation monétaire entre les pays, mas leur redonnant toute la flexibilité monétaire voulue. Ce n’est autre que la solution que j’ai défendue en juillet dernier dans un document de travail[6]. Désormais, on y vient, poussé par la nécessité.

[1]U. Dirksen, B. Hacker, M-J Rodriguez et W. Velt, Scenarios for the Eurozone 2020, Scenario Team Eurozone 2020, Friederich Ebert Stiftung, Berlin, Mars 2013. URL: http://library.fes.de/pdf-files/id/ipa/09723.pdf

[2] M. Aglietta, Zone Euro : éclatement ou fédération, Michalon, Paris, 2012.

[3] P. Artus, « Trois possibilités seulement pour la zone euro », NATIXIS, Flash-Économie, n°729, 25 octobre 2012 ; idem, « La solidarité avec les autres pays de la zone euro est-elle incompatible avec la stratégie fondamentale de l’Allemagne : rester compétitive au niveau mondial ? La réponse est oui », NATIXIS, Flash-Économie, n°508, 17 juillet 2012.

[4] J. Sapir, “Le coût du fédéralisme dans la zone Euro”, billet publié sur le carnet Russeurope le 10/11/2012, URL: http://russeurope.hypotheses.org/453

[5] K. Pfaffenbach, « La BuBa confirme un rapport critique sur les OMT », Les Echos.fr et Reuters, 24 avril 2013, http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters-00517494-la-buba-confirme-un-rapport-critique-sur-les-omt-562463.php

[6] Document publié en septembre 2012 sur RussEurope, J. Sapir, La dissolution de la Zone Euro: Une solution raisonnable pour éviter la catastrophe, Working Paper inédit, 19 juillet 2012, pdf., http://russeurope.hypotheses.org/23

lunes, 15 de abril de 2013

LLEGA LA HORA DE LA VERDAD .EL próximo 25 de Abril, hay motivos más que suficientes, para que todos los españoles a título particular y todos los Movimientos que han ocupado las calles, menos los Banqueros, Gobierno y todo tipo de colaboracionistas de un Régimen fracasado que se hunde y hace aguas por todas partes. El día 25 de Abril, DEBEMOS IR TODOS PACÍFICAMENTE, A TODAS LAS MANIFESTACIONES Y ACTOS PROGRAMADAS ESE DÍA EN TODA ESPAÑA, entre otros por LA MAREA BLANCA, PLATAFORMA ANTIDESAHUCIOS ,OCUPA EL CONGRESO. HAY QUE IR CONTRA EL GOBIERNO Y EL RÉGIMEN INCAPACES, COBARDES, INCOMPETENTES E IMPOTENTES, QUE NI SABEN NI QUIEREN SACARNOS DE LA CRISIS.



  • "MOVIMIENTO POLÍTICO LA RESISTENCIA". CONSEJO POLÍTICO.
    25 de Abril. TODA ESPAÑA A LA CALLE PACÍFICAMENTE, CONTRA LOS COLABORACIONISTAS DE UN RÉGIMEN QUE HACE AGUAS POR TODAS PARTES.

    El "MOVIMIENTO "LA RESISTENCIA" llama a todos los españoles de bien, CONTRA EL BIPARTIDISMO CORRUPTO, LA PRENSA Y TV MANIPULADORAS Y TODOS LOS COLABORACIONISTAS DEL RÉGIMEN ,QUE HAN EXPOLIADO Y ARRUINADO A ESPAÑA.

    LLEGA LA HORA DE LA VERDAD .EL próximo 25 de Abril, hay motivos más que suficientes, para que todos los españoles a título particular y todos los Movimientos que han ocupado las calles, menos los Banqueros, Gobierno y todo tipo de colaboracionistas de un Régimen fracasado que se hunde y hace aguas por todas partes.

    El día 25 de Abril, DEBEMOS IR TODOS PACÍFICAMENTE, A TODAS LAS MANIFESTACIONES Y ACTOS PROGRAMADAS ESE DÍA EN TODA ESPAÑA, entre otros por LA MAREA BLANCA, PLATAFORMA ANTIDESAHUCIOS ,OCUPA EL CONGRESO. HAY QUE IR CONTRA EL GOBIERNO Y EL RÉGIMEN INCAPACES, COBARDES, INCOMPETENTES E IMPOTENTES, QUE NI SABEN NI QUIEREN SACARNOS DE LA CRISIS.

    El día 26 de Abril, el Gobierno más mentiroso e incompetente de la Democracia, junto al de Zapatero, tiene la intención de renunciando completamente a la Soberanía de España, aplicar medidas salvajes de recortes y ajustes, dictadas por la Comisión Europea, el Banco Central Europeo y sobre todo ANGELA MERKEL, que darían a España el golpe de gracia.

    HAY ALTERNATIVAS PARA SACAR A ESPAÑA DE LA CRISIS Y CREAR EMPLEO, SIN NECESIDAD DE RECORTES O PRIVATIZACIONES SALVAJES. Basta con denunciar el MoU bancario, que ha quebrado la Banca española en su totalidad y para siempre, SALIR DE LA UNIÓN MONETARIA EUROPEA,VOLVIENDO A LA PESETA Y PONER EN MARCHA MEDIDAS DE REINDUSTRIALIZACIÓN, QUE FACILITEN LA EXPORTACIÓN Y LA CREACIÓN DE 400.000 EMPLEOS POR AÑO.

    Nuestra obligación como ciudadanos de bien, es repudiar todas y cada una de las medidas que apruebe el Consejo de Ministros, oponiéndose a ellas e impidiendo pacíficamente su puesta en marcha.

    El día 25 de Abril,en las manifestaciones y ocupaciones de lugares públicos, hay que pedir la DIMISIÓN DEL GOBIERNO Y EXIGIR AL REY QUE PROPONGA UN GOBIERNO DE SALVACIÓN NACIONAL, QUE SE COMPROMETA A LA SALIDA DEL EURO, ELABORE UNA NUEVA LEY ELECTORAL SIMILAR A LA DE ALEMANIA EN EL PLAZO DE TRES MESES Y CONVOQUE ELECCIONES GENERALES en el Otoño coincidiendo con las de Alemania.

    No hacerlo nos pondrá en una situación similar a la de Portugal, Grecia y Chipre, y peligrarán nuestras cuentas corrientes, objeto de deseo del Eurogrupo y de nuestro Gobierno capaz de vender la soberanía española, para mantenerse en el poder.

    Ha llegado la hora de salir a la calle pacíficamente, sin violencia, pues se volvería contra nosotros, e iniciar de nuevo en España la TRANSICIÓN a un NUEVO RÉGIMEN DEMOCRÁTICO Y MODERNO, QUE DESMONTE EL POSTFRANQUISMO CORRUPTO ACTUAL DEL BIPARTIDISMO INEPTO, EN EL QUE HAYA SITIO PARA CATALANES Y VASCOS y en el que la SOBERANÍA DE ESPAÑA SEA DEVUELTA A LOS ESPAÑOLES.

    LA RESISTENCIA-CONSEJO POLÍTICO.
    España a 15 de Abril de 2013.
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  • Salida Euro compartió un enlace.
    Gobierno del disparate - Economía Directa 15-04-2014

    Hoy hablamos con Ángel Gimeno sobre el resultado de las elecciones venzolanas; las declaraciones de Dolores de Cospedal comparando los escraches y la nazismo; el artículo de Pedro J. Ramírez en El Mundo sobre Mariano Rajoy; la propuesta de dos consejeros alemanes de establecer un impuesto sobre el patrimonio de las familias del sur de Europa; también sobre la la propuesta de que, ante una quiebra bancaria, tengan pérdidas aquellos bancos que le han prestado a corto en el interbancario y sobre la auténtica percepción de la crisis de Emilio Botín, atendiendo a sus acciones y no sus declaraciones. Conduce Juan Carlos Barba.

    Gobierno del disparate - Economía Directa 15-04-2014
    www.ivoox.com
    Hoy hablamos con Ángel Gimeno sobre el resultado de las elecciones ve. Programa: Economia directa. Canal: Colectivo Burbuja. Tiempo: 01:01:48. Subido 15/04 a las 15:50:52 1952495
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  • domingo, 14 de abril de 2013

    efecto devaluación crecimiento


    es marchés financiers ne seraient pas limités, il est clair qu’il faudrait s’attendre, en particulier pour l’Allemagne, mais aussi pour la France et les pays du « Sud » de l’Europe à des fluctuations bien plus brutales des taux de change.
    I. Dévaluation, inflation et taux de change
    On suppose donc une dévaluation importante de la France, mais qui est dépassée par les pays du « Sud » (Italie, Espagne, Portugal, Grèce). La Belgique et le Luxembourg restent en Union monétaire et dévaluent sensiblement moins. L’Allemagne, suivie par les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande, est soumise à des pressions pour réévaluer, pressions qu’elle arrive a relativement contrôler. Nous ne tranchons pas sur la question de savoir si ces quatre pays conservent un Euro résiduel pour une période limitée ou si les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande adoptent une stratégie d’indexation sur le Deutsche Mark (Pegging). Par rapport au Dollar US, les parités pour une unité des nouvelles monnaies s’établissent de 1,495 USD pour le 1 DM à 0,65 USD pour une Drachme.
    Tableau 1
    Mouvement des taux de change à partir de l’Euro et taux de change en résultant avec le Dollar US
    PAYS

    Poids du PIB dans la ZE
    Changement de parité %
    Taux de change avec le Dollar US 
    France
    19,3
    -20%
    1,040
    Belgique
    3,5
    -10%
    1,170
    Luxembourg
    0,36
    -10%
    1,170
    Allemagne
    27,41
    15%
    1,495
    Italie
    16,7
    -25%
    0,975
    Pays-Bas
    6,2
    15%
    1,495
    Irlande
    1,71
    0%
    1,300
    Finlande
    1,77
    15%
    1,495
    Autriche
    2,88
    15%
    1,495
    Espagne
    12,77
    -30%
    0,910
    Grèce
    2,99
    -50%
    0,650
    Portugal
    2,31
    -40%
    0,780
    Les conséquences en matière d’inflation sont assez différentes suivant les pays dans la mesure où la part de leur commerce fait avec la zone Euro varie assez fortement. On n’a différencié le commerce à l’intérieur de l’ex-zone Euro que pour la France. Nous donnons ici les poids relatifs des parts des importations dans le PIB en pourcentage pour le commerce dans l’ex-zone Euro et dans le « reste du monde ». Les pondérations correspondent aux chiffres de 2010 issus des bases de données de l’OCDE.
    Tableau 2
    Matrice des parts des importations pour le calcul des taux d’inflation
    Pays
    Part des importations en % du PIB réalisé avec l’ex Zone Euro
    Part des importations en % du PIB réalisé avec le « reste du monde »
    France
    0,153
    0,127
    Belgique
    0,498
    0,316
    Allemagne
    0,176
    0,243
    Italie
    0,133
    0,152
    Pays-Bas
    0,281
    0,378
    Irlande
    0,166
    0,447
    Finlande
    0,120
    0,228
    Autriche
    0,334
    0,165
    Espagne
    0,143
    0,150
    Grèce
    0,122
    0,145
    Portugal
    0,265
    0,117
    Le calcul de l’inflation se fait sur 6 périodes de 12 mois chaque (T étant l’année de dévaluation). Les taux d’inflation correspondent ici à d’une part l’inflation importée (différenciée dans le cas de la France au sein de l’ex-zone Euro) et d’une inflation dite « structurelle ». Il faut noter que l’on n’a pas cherché à mesurer un effet de substitution de la production nationale aux produits importés, phénomène susceptible de réduire l’inflation importée dans les deux premières années où elle est la plus sensible.
    Tableau 3
    Taux d’inflation par période

    T
    T+1
    T+2
    T+3
    T+4
    T+5
    France
    9,0%
    3,7
    2,2
    2,5
    3,0
    3,0
    Belgique
    11,0%
    8,6
    6,5
    2,0
    2,0
    2,0
    Allemagne
    -4,5%
    -2,1
    -1,1
    1,0
    1,0
    1,0
    Italie
    12,5%
    5,7
    3,8
    3,0
    3,0
    3,0
    Pays-Bas
    -7,6%
    -6,0
    -4,9
    0,9
    1,0
    1,0
    Irlande
    2,0%
    1,4
    1,0
    2,0
    2,0
    2,0
    Finlande
    -3,5%
    -1,3
    -0,5
    1,0
    1,0
    1,0
    Autriche
    -5,5%
    -3,2
    -2,1
    1,0
    1,0
    1,0
    Espagne
    16,6%
    8,0
    5,5
    4,0
    4,0
    4,0
    Grèce
    31,7%
    12,7
    7,6
    5,0
    5,0
    5,0
    Portugal
    29,5%
    14,1
    8,3
    4,0
    4,0
    4,0
    De même à-t-on négligé de représenter des phénomènes d’indexation prix-salaires qui peuvent exister résiduellement. Par contre, on considère que ces phénomènes peuvent être approximés par l’établissement de taux d’inflation structurelle différenciés par pays. Pour le cas de la France, nous faisons l’hypothèse que la contrainte sur les prix se relâcherait quelque peu en fin de cycle et que le niveau d’inflation hors inflation importée passerait de 2% à 3% en fin de cycle.


    Tableau 4
    Taux d’inflation hors inflation importée

    T
    T+1
    T+2
    T+3
    T+4
    T+5
    France
    2,0%
    2,0
    2,0
    2,5
    3,0
    3,0
    Belgique
    2,0%
    2,0
    2,0
    2,0
    2,0
    2,0
    Allemagne
    1,0%
    1,0
    1,0
    1,0
    1,0
    1,0
    Italie
    3,0%
    3,0
    3,0
    3,0
    3,0
    3,0
    Pays-Bas
    1,0%
    1,0
    1,0
    1,0
    1,0
    1,0
    Irlande
    2,0%
    2,0
    2,0
    2,0
    2,0
    2,0
    Finlande
    1,0%
    1,0
    1,0
    1,0
    1,0
    1,0
    Autriche
    1,0%
    1,0
    1,0
    1,0
    1,0
    1,0
    Espagne
    4,0%
    4,0
    4,0
    4,0
    4,0
    4,0
    Grèce
    5,0%
    5,0
    5,0
    5,0
    5,0
    5,0
    Portugal
    4,0%
    4,0
    4,0
    4,0
    4,0
    4,0
    On suppose que le taux d’inflation hors inflation importée est particulièrement grand en Italie, Espagne, Portugal et Grèce. Il est par contre faible dans les pays liés à l’Allemagne et dans ce dernier pays.
    Graphique 1

    On constate qu’après une forte divergence qui dure 3 périodes, les taux d’inflation convergent tout en restant cependant différents. Ceci pourrait imposer aux pays les moins capables de maîtriser leur inflation de laisser leur monnaie se déprécier après 4 ou 5 périodes. Nous ne cherchons pas à simuler cette possibilité et nous nous contentons de l’évoquer.
    Les taux d’inflation permettent alors, à partir des taux de change initial, de calculer les taux de change corrigés de l’inflation (à ne pas confondre avec les taux de change réels qui font intervenir les différences des gains de productivité par pays). Par ailleurs, on attribue un taux d’inflation de 3% aux États-Unis, ce qui nous semble réaliste dans la situation actuelle, et compte tenu de la politique monétaire menée par la réserve Fédérale.
    Graphique 2
     
    On constate que la France voit le taux de change du Franc se stabiliser à 1,1 Dollar US après être parti de 1,04. On voit que l’Allemagne, partie d’un taux de change très élevé (1,495 Dollar US) voit le taux déflaté des inflations allemandes et américaines revenir vers 1,20 Dollar au bout de 7 périodes de 12 mois consécutifs (84 mois). On remarque aussi que la Belgique, en raison de l’inflation importée, se trouve dans une situation assez défavorable à compter de la 4ème période (48 mois). C’est typiquement un cas ou une nouvelle dépréciation progressive du change devrait s’imposer.
    À ce stade, deux remarques s’imposent concernant l’ampleur du choc d’inflation induit par une forte dévaluation. Ce choc est important, mais il est bref. Il est estimé par notre modèle à 8,9% au total sur 3 périodes, l’essentiel étant concentré sur la première. Tout d’abord, on a pris le parti de ne pas le répartir sur plusieurs périodes, ce qui suppose un mécanisme de diffusion des prix très rapide. En fait, la hausse des prix induite par la hausse des prix importée (7% en première période et 1,7% en deuxième période) pourrait bien être « lissée » sur deux ou trois périodes. Ne disposant pas d’informations statistiques fiables sur la vitesse de diffusion des prix, cette hypothèse, pourtant crédible, n’a pas été retenue. Le mouvement réel de l’inflation serait moins brutal mais plus prolongé que celui de la simulation. Ensuite, la possibilité que l’État intervienne sur les prix des carburants (par un mécanisme de type TIPP flottante), n’a pas été retenu. Cette possibilité est cependant probable dans le cas d’une forte dévaluation. Ici encore, cela aurait pour effet de réduire l’ampleur du choc initial d’inflation, peut être à hauteur de 1%.
    II. L’impact de la dévaluation sur la croissance
    L’impact sur la croissance constitue, bien entendu, le point principal de cette investigation.
    Le PIB d’un pays, en économie ouverte s’écrit :
    Y = C+I+VarS+Exp-Imp où :
    Y est le PIB
    C est la consommation finale, se décomposant en Cm la consommation finale des ménages et Ce celle des entreprises.
    I est l’investissement, se décomposant en Il (investissement des ménages dans le logement) et Ie investissement des entreprises.
    VarS est la variation des stocks.
    Exp représente les exportations.
    Imp représente les importations.
    Dans un premier temps on regardera l’impact mécanique de la dévaluation sur les exportations et les importations. Pour cela on utilisera les élasticités aux prix qui ont été publiées dans différents travaux, dont ceux de P. Artus.
    Dans un deuxième temps, on répartira dans le temps (sur 3 périodes) l’effet de la dévaluation, on indexera aussi les importations au mouvement des exportations, car ces dernières utilisent des produits importés.
    Dans un troisième temps, on regardera les conséquences fiscales du processus et l’on supposera que les dépenses étant plus ou moins indexées sur l’inflation, la hausse des recettes est elle fonction du PIB (taux de pression fiscale). Dès lors, on fera une hypothèse de croissance de ces recettes qui aboutit à la suppression du déficit budgétaire, et l’on regardera l’impact sur la croissance via une valeur réaliste (1,4) du multiplicateur des dépenses publiques.
    Impact direct
    Tableau 5
    Effets de la dévaluation sur le commerce extérieur
    Chiffres en milliers de dollars US (valeurs de 2010)

    0
    T
    T1
    T2
    T3
    T4
    T5
    Export ZE
    319683
    471944
    507260
    520353
    526306
    529334
    534966
    Export RDM
    342440
    490375
    519820
    523368
    519135
    516528
    516520
    TOTAL
    662123
    962318
    Import ZE
    347903
    282628
    262951
    256335
    253435
    251985
    249332
    Import RDM
    372670
    312111
    294431
    292436
    294820
    296308
    296312
    TOTAL
    720573
    594739
    557382
    548770
    548255
    548294
    545645
    Exp-Imp
    -58450
    367580
    469698
    494951
    497186
    497568
    505842
    PIB
    2 571 739
    2 939 319
    3 041 437
    3 066 690
    3 068 925
    3 069 307
    3 077 581
    Imp/PIB
    28%
    20%
    18%
    18%
    18%
    18%
    18%
    PIB
    100%
    114,3%
    118%
    119%
    119%
    119%
    120%
    On introduit une période « 0 » qui sert de base aux calculs, et qui est représentative de l’état de la France en 2010. On voit sur le tableau 5 que l’impact des variations de prix, modulé des élasticités prix, sur les importations et les exportations est très fort et quasi-immédiat. Ceci entraîne une forte hausse du PIB (+18%). Cet effet cependant ne dure que 2 périodes. Par ailleurs, la forte hausse des exportations (+58,8%), doit nécessairement provoquer une hausse des importations (matières premières et produits semi-finis).
    C’est pourquoi, on procède à une seconde simulation où l’on va tout d’abord lisser sur trois périodes le choc initial, puis sur deux périodes les effets résiduels1, mais surtout où l’on va imputer sur les importations l’effet de la hausse des exportations.
    Tableau 6
    Effets d’une dévaluation sur le commerce extérieur avec lissage des effets et effets induits de la hausse des exportations sur les importations.
    Données en valeur : Dollar US (prix 2010)

    0
    T
    T+1
    T+2
    T+3
    T+4
    T+5
    Exp.
    662123
    750 416
    853 431
    938 278
    1 044 581
    1 045 651
    1 048 674
    Imp.
    720573
    683 563
    685 717
    693 397
    734 024
    720 335
    719 268
    Exp-Imp

    66 853
    167 714
    244 881
    310 557
    325 317
    329 406
    PIB (valeur)
    2 571 739
    2 638 592
    2 739 453
    2 816 620
    2 882 296
    2 897 056
    2 901 145
    Imp/PIB
    28,0%
    25,9%
    25,0%
    24,6%
    25,4%
    24,8%
    24,8%
    PIB
    100%
    102,6%
    106,5%
    109,5%
    112,1%
    112,6%
    112,8%
     
    Graphique 3
     
    La baisse des importations dans le PIB est moins forte et la croissance plus faible mais aussi mieux réparties dans le temps. Ceci correspond aux deux hypothèses « réalistes » qui ont été faites. On peut d’ailleurs le constater sur le graphique 4 où l’on voit que l’effet de la dévaluation atteint son maximum à la deuxième période et décline jusqu’à la période T+4.
    Graphique 4
     
    Effets induits
    Il faut cependant ajouter deux autres mécanismes afin de mieux simuler la réalité. Le premier est lié à la demande et à la fiscalité. La hausse du PIB réel va entraîner une hausse des recettes réelles (la hausse liée à l’inflation étant absorbée par la hausse des dépenses publiques). Une partie de cette hausse peut être rétrocédée à l’économie (ménages et entreprises). La baisse de la pression fiscale va engendrer une hausse de la croissance par un effet multiplicateur des dépenses publiques. On suppose que le multiplicateur est ici égal à 1,4.
    Tableau 7

    T
    T1
    T2
    T3
    T4
    T5
    Gain fiscal potentiel
    24,43
    40,18
    31,88
    27,72
    6,38
    1,82
    Diminution des recettes
    -20
    -20
    -20
    -15
    -10

    En % du PIB réel
    -0,89%
    -0,83%
    -0,79%
    -0,57%
    -0,36%
    0,00%
    Gain fiscal potentiel corrigé de la diminution des recettes
    4,44
    20,19
    11,88
    12,72
    -3,61
    1,82
    Effet multiplicateur sur la croissance (e=1,4)
    1,25%
    1,16%
    1,11%
    0,79%
    0,51%
    0,00%
    Croissance corrigée
    2,60%
    3,82%
    2,82%
    2,33%
    0,51%
    0,14%
    Idem + multiplicateur des dépenses fiscales
    3,85%
    4,99%
    3,92%
    3,12%
    1,02%
    0,14%
    On utilise pour le tableau 7 le taux de croissance corrigé par introduction des importations induites par les exportations, et lissé de la seconde simulation. Compte tenu de la forte hausse du PIB réel, on peut réduire les recettes potentielles pendant les 5 premières périodes (60 mois). L’impact du multiplicateur des dépenses publiques est important. Cela aboutit à un surcroît de croissance. Le deuxième mécanisme est la hausse des investissements (ménages et entreprises) qu’induit la croissance avec un délai d’un an. Cet accroissement de l’investissement provoque une hausse de la demande interne (dont on a déjà tenu compte pour les importations par l’effet des exportations sur les importations).
    Tableau 8
    Incorporation de l’effet d’investissement et de sa répercussion sur le taux de croissance final par l’effet demande

    T
    T1
    T2
    T3
    T4
    T5
    Taux de croissance issu du Tab.7
    3,85%
    4,99%
    3,92%
    3,12%
    1,02%
    0,14%
    Taux de croissance de la FBCF induit par la croissance
    2,50%
    4,70%
    6,08%
    4,79%
    3,81%
    1,25%
    Taux de croissance induit par l’accroissement de la FBCF (effet demande)
    0,75%
    1,41%
    1,82%
    1,44%
    1,14%
    0,37%
    Taux de croissance final
    4,60%
    6,40%
    5,75%
    4,56%
    2,16%
    0,52%
    Compte tenu du décalage d’un an adopté la croissance de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) est la plus importante à la troisième période (T+2). L’effet de demande par contre s’applique au sein de la même période sans décalage. Si l’on compare maintenant les résultats obtenus par les effets directs de la dévaluation (corrigés de l’impact des exports sur les imports, et lissés) et par les effets indirects, la différence apparaît significative.
    Tableau 9
    Comparaison des taux de croissance

    T
    T1
    T2
    T3
    T4
    T5
    Croissance par effets directs corrigée
    2,60%
    3,82%
    2,82%
    2,33%
    0,51%
    0,14%
    Effet multiplicateur sur la croissance (e=1,4)
    1,25%
    1,16%
    1,11%
    0,79%
    0,51%
    0,00%
    Taux de croissance induit par l’accroissement de la FBCF (effet demande)
    0,75%
    1,41%
    1,82%
    1,44%
    1,14%
    0,37%
    Gains totaux
    2,00%
    2,57%
    2,93%
    2,23%
    1,65%
    0,37%
    Taux de croissance final
    4,60%
    6,40%
    5,75%
    4,56%
    2,16%
    0,52%
     
    Elle est même, dans certains cas, supérieure à l’effet direct de la dévaluation. C’est l’une des leçons que l’on peut tirer de ce modèle. Une dévaluation a des effets indirects sur le niveau d’activité qui sont au moins aussi importants que ses effets directs tels que l’on peut les mesurer par le commerce extérieur.
    Graphique 5
     
    III. Le déficit et la dette publique
    À partir du taux de croissance obtenu à la phase précédente, et des hypothèses de recettes et de dépenses (constantes en termes réels) on regarde comment évolue le déficit et la dette.
    On sait que le ratio :
    Dette/PIB
    se transforme en dynamique en :
    Déficit budgétaire / Croissance nominale.
    Cela implique que le taux d’inflation aura une grande importance pour l’évolution dynamique du taux d’endettement. Or, on a vu dans la première partie de cette note que l’inflation serait incontestablement forte dans les deux premières années à la suite de la dévaluation.
    On fait alors l’hypothèse que la dévaluation a lieu dans l’année 2013.
    L’impact de cette dévaluation sur la dette a donné lieu à bien des fantasmes. Rappelons que 85% de la dette en montant est l’objet de contrats de droit français. La règle de droit international est que cette partie de la dette sera donc automatiquement transformée d’Euros en Francs. Une dévaluation ne pèsera que sur les 15% restant. Avec une dévaluation de 20% par rapport au Dollar, cela signifie que les 1800 milliards d’euros deviendront 1867 milliards de francs. La différence étant de 67 milliards. À la période « 0 » le déficit est supposé égal à 3,7% du PIB et la dette à 90% du PIB.
    Tableau 10
    Dette et déficit en Francs (ex-Euro) aux valeurs de fin 2012

    T
    T1
    T2
    T3
    T4
    T5
    PIB à prix constants
    2092,03
    2225,81
    2353,76
    2461,07
    2514,35
    2527,30
    PIB nominal
    2280,41
    2515,59
    2718,48
    2913,42
    3065,74
    3173,98
    Gain fiscal potentiel corrigé de la hausse du PIB
    43,25
    62,88
    60,14
    50,44
    25,04
    6,09
    Gain fiscal réel définitif
    22,86
    41,98
    38,64
    33,97
    13,88
    6,09
    Gain fiscal réel en % du PIB
    1,00%
    1,67%
    1,42%
    1,17%
    0,45%
    0,19%
    Déficit Budgétaire (%PIB)
    2,70%
    1,03%
    -0,39%
    -1,56%
    -2,01%
    -2,20%
    Dette Publique
    1929,0
    1954,9
    1944,2
    1898,8
    1837,1
    1767,2
    DETTE/PIB (en % du PIB)
    84,6%
    77,7%
    71,5%
    65,2%
    59,9%
    55,7%
    [Note: Un signe (-) devant le déficit indique qu’il s’agit d’un excédent budgétaire.]
    Graphique 6

    Le mouvement de décroissance de ces deux indicateurs est rapide. On aboutit même à un excédent budgétaire à partir de la 4ème période. Ceci indique qu’il est probable que les hypothèses fiscales adoptée dans ce modèle sont trop contraignantes et qu’il serait possible de baisser encore plus la pression fiscale à partir de la 4ème période pour soutenir la croissance. De même, toujours à la 4ème période, la dette publique revient à un niveau inférieur aux critères de Maastricht. Cela démontre, s’il en était besoin, que la combinaison d’une forte croissance et d’une inflation relativement importante est la meilleure solution aux problèmes d’endettement que le pays connaît.
    IV Conclusion
    Le modèle utilisé ici (qui est pour l’instant plus une maquette qu’un modèle complètement développé) montre que dans le cas d’un éclatement de l’Euro, il serait de l’intérêt de la France de dévaluer de manière importante sa monnaie. Les gains en croissance (et donc en emplois) et dans le domaine fiscal l’emportent de loin sur l’impact inflationniste. Ce dernier, important, serait par ailleurs limité dans le temps. Une autre chose démontrée ici est que les effets indirects de la dévaluation sont positifs et au moins aussi importants que les effets directs. C’est un point dont il faudra tenir compte à l’avenir.
    Le modèle utilisé est inspiré d’un travail réalisé par Gérard LAFAY et Philippe MURER. À des fins de comparaison, il utilise les mêmes chiffres de bases (année 2010). La logique de ce modèle est néanmoins différente de celle suivie par mes deux collègues. Je porte seul la responsabilité de possibles erreurs et omissions.
    Citation
    Jacques Sapir, “L’impact d’une sortie de l’Euro sur l’économie française”, billet publié sur le carnet Russeurope le 05/03/2013, URL: http://russeurope.hypotheses.org/987