domingo, 29 de septiembre de 2013

RESISTENCIA POPULAR ESPAÑOLA "MEMORIAS DE LA RESISTENCIA EN EL INFIERNO ESPAÑOL" Extracto resumido del LIBRO II,Capítulo 3, "La muerte de Franco", que se publicará en la primavera de 2014, el año de la verdad.



RESISTENCIA POPULAR ESPAÑOLA
"MEMORIAS DE LA RESISTENCIA EN EL INFIERNO ESPAÑOL"
Extracto resumido del LIBRO II,Capítulo  3, "La muerte de Franco", que se publicará en la primavera de 2014, el año de la verdad.
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¿Por qué en España no se eligió la ruptura en vez de la reforma ?. Si tomamos en serio lo que Marx decía de los españoles, es decir, que a lo largo de la historia no habíamos demostrado, JAMÁS ,la menor capacidad para hacer revoluciones, podemos entenderlo.
Y desde LA RESISTENCIA, afirmamos,que los REVOLUCIONARIOS DE SALÓN ESPAÑOLES, 15M, 25S, NO HAN ENTENDIDO NUNCA  que las revoluciones auténticas duran tres días y los españoles las planeamos para que duren tres años y lógicamente en ese plazo descomunal, antes de que llegan a  Termidor ya se ha  implantado  Brumario.
Carlos Marx no explicaba la  forma de ser del español ante las revoluciones. Si lo hizo el poeta chileno Pablo Neruda, asesinado seguramente cuando  ya muy enfermo y  muriéndose a orillas del Pacífico Sur, amigo de lo español como pocos,y gran estudioso de nuestras virtudes y defectos, recordaba :      " No hay nada más antirrevolucionario que el derecho, y no hay pueblo más legalista que el español, que siempre llevó a sus notarios y a los curas, en todas sus expediciones, batallas , conquistas e incluso sus derrotas"."Tomando y dando fe de lo que vas a hacer, de lo hecho y de lo que harás no se pueden hacer revoluciones".
¿Alguien recuerda los anuncios  del 25 de Abril de 2013 en España, por los revolucionarios de salón madrileños, avisando que si eran provocados por las fuerzas de seguridad,  responderían adecuadamente?
En 1975, no hubo ruptura porque ni González ni Carrillo la quisieron. El uno por cobardía y el otro harto de matar gente en la Guerra Civil, no  quiso repetir su historia.
Hoy septiembre de 2013, con el Gobierno de Rajoy mintiendo y ausente, estamos de nuevo en otra transición, sin Franco de cuerpo presente en el Valle de los Caídos, y con el Rey en la Clínica Quirón, con el hijo, la nuera, banqueros, políticos, sindicalistas y corruptos, repartiéndose su túnica y los restos de la ruina en la que ha quedado España............

lunes, 16 de septiembre de 2013

MOVIMIENTO LA RESISTENCIA. Gobierno en la sombra. La disolución del euro ,única solución razonable? SÍ



I. Dévaluation, inflation et taux de change
On suppose donc une dévaluation importante de la France, mais qui est dépassée par les pays du « Sud » (Italie, Espagne, Portugal, Grèce). La Belgique et le Luxembourg restent en Union monétaire et dévaluent sensiblement moins. L’Allemagne, suivie par les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande, est soumise à des pressions pour réévaluer, pressions qu’elle arrive a relativement contrôler. Nous ne tranchons pas sur la question de savoir si ces quatre pays conservent un Euro résiduel pour une période limitée ou si les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande adoptent une stratégie d’indexation sur le Deutsche Mark (Pegging). Par rapport au Dollar US, les parités pour une unité des nouvelles monnaies s’établissent de 1,495 USD pour le 1 DM à 0,65 USD pour une Drachme.
Tableau 1
Mouvement des taux de change à partir de l’Euro et taux de change en résultant avec le Dollar US
PAYS

Poids du PIB dans la ZE
Changement de parité %
Taux de change avec le Dollar US 
France
19,3
-20%
1,040
Belgique
3,5
-10%
1,170
Luxembourg
0,36
-10%
1,170
Allemagne
27,41
15%
1,495
Italie
16,7
-25%
0,975
Pays-Bas
6,2
15%
1,495
Irlande
1,71
0%
1,300
Finlande
1,77
15%
1,495
Autriche
2,88
15%
1,495
Espagne
12,77
-30%
0,910
Grèce
2,99
-50%
0,650
Portugal
2,31
-40%
0,780
Les conséquences en matière d’inflation sont assez différentes suivant les pays dans la mesure où la part de leur commerce fait avec la zone Euro varie assez fortement. On n’a différencié le commerce à l’intérieur de l’ex-zone Euro que pour la France. Nous donnons ici les poids relatifs des parts des importations dans le PIB en pourcentage pour le commerce dans l’ex-zone Euro et dans le « reste du monde ». Les pondérations correspondent aux chiffres de 2010 issus des bases de données de l’OCDE.
Tableau 2
Matrice des parts des importations pour le calcul des taux d’inflation
Pays
Part des importations en % du PIB réalisé avec l’ex Zone Euro
Part des importations en % du PIB réalisé avec le « reste du monde »
France
0,153
0,127
Belgique
0,498
0,316
Allemagne
0,176
0,243
Italie
0,133
0,152
Pays-Bas
0,281
0,378
Irlande
0,166
0,447
Finlande
0,120
0,228
Autriche
0,334
0,165
Espagne
0,143
0,150
Grèce
0,122
0,145
Portugal
0,265
0,117
Le calcul de l’inflation se fait sur 6 périodes de 12 mois chaque (T étant l’année de dévaluation). Les taux d’inflation correspondent ici à d’une part l’inflation importée (différenciée dans le cas de la France au sein de l’ex-zone Euro) et d’une inflation dite « structurelle ». Il faut noter que l’on n’a pas cherché à mesurer un effet de substitution de la production nationale aux produits importés, phénomène susceptible de réduire l’inflation importée dans les deux premières années où elle est la plus sensible.
Tableau 3
Taux d’inflation par période

T
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
France
9,0%
3,7
2,2
2,5
3,0
3,0
Belgique
11,0%
8,6
6,5
2,0
2,0
2,0
Allemagne
-4,5%
-2,1
-1,1
1,0
1,0
1,0
Italie
12,5%
5,7
3,8
3,0
3,0
3,0
Pays-Bas
-7,6%
-6,0
-4,9
0,9
1,0
1,0
Irlande
2,0%
1,4
1,0
2,0
2,0
2,0
Finlande
-3,5%
-1,3
-0,5
1,0
1,0
1,0
Autriche
-5,5%
-3,2
-2,1
1,0
1,0
1,0
Espagne
16,6%
8,0
5,5
4,0
4,0
4,0
Grèce
31,7%
12,7
7,6
5,0
5,0
5,0
Portugal
29,5%
14,1
8,3
4,0
4,0
4,0
De même à-t-on négligé de représenter des phénomènes d’indexation prix-salaires qui peuvent exister résiduellement. Par contre, on considère que ces phénomènes peuvent être approximés par l’établissement de taux d’inflation structurelle différenciés par pays. Pour le cas de la France, nous faisons l’hypothèse que la contrainte sur les prix se relâcherait quelque peu en fin de cycle et que le niveau d’inflation hors inflation importée passerait de 2% à 3% en fin de cycle.


Tableau 4
Taux d’inflation hors inflation importée

T
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
France
2,0%
2,0
2,0
2,5
3,0
3,0
Belgique
2,0%
2,0
2,0
2,0
2,0
2,0
Allemagne
1,0%
1,0
1,0
1,0
1,0
1,0
Italie
3,0%
3,0
3,0
3,0
3,0
3,0
Pays-Bas
1,0%
1,0
1,0
1,0
1,0
1,0
Irlande
2,0%
2,0
2,0
2,0
2,0
2,0
Finlande
1,0%
1,0
1,0
1,0
1,0
1,0
Autriche
1,0%
1,0
1,0
1,0
1,0
1,0
Espagne
4,0%
4,0
4,0
4,0
4,0
4,0
Grèce
5,0%
5,0
5,0
5,0
5,0
5,0
Portugal
4,0%
4,0
4,0
4,0
4,0
4,0
On suppose que le taux d’inflation hors inflation importée est particulièrement grand en Italie, Espagne, Portugal et Grèce. Il est par contre faible dans les pays liés à l’Allemagne et dans ce dernier pays.
Graphique 1

On constate qu’après une forte divergence qui dure 3 périodes, les taux d’inflation convergent tout en restant cependant différents. Ceci pourrait imposer aux pays les moins capables de maîtriser leur inflation de laisser leur monnaie se déprécier après 4 ou 5 périodes. Nous ne cherchons pas à simuler cette possibilité et nous nous contentons de l’évoquer.
Les taux d’inflation permettent alors, à partir des taux de change initial, de calculer les taux de change corrigés de l’inflation (à ne pas confondre avec les taux de change réels qui font intervenir les différences des gains de productivité par pays). Par ailleurs, on attribue un taux d’inflation de 3% aux États-Unis, ce qui nous semble réaliste dans la situation actuelle, et compte tenu de la politique monétaire menée par la réserve Fédérale.
Graphique 2
 
On constate que la France voit le taux de change du Franc se stabiliser à 1,1 Dollar US après être parti de 1,04. On voit que l’Allemagne, partie d’un taux de change très élevé (1,495 Dollar US) voit le taux déflaté des inflations allemandes et américaines revenir vers 1,20 Dollar au bout de 7 périodes de 12 mois consécutifs (84 mois). On remarque aussi que la Belgique, en raison de l’inflation importée, se trouve dans une situation assez défavorable à compter de la 4ème période (48 mois). C’est typiquement un cas ou une nouvelle dépréciation progressive du change devrait s’imposer.
À ce stade, deux remarques s’imposent concernant l’ampleur du choc d’inflation induit par une forte dévaluation. Ce choc est important, mais il est bref. Il est estimé par notre modèle à 8,9% au total sur 3 périodes, l’essentiel étant concentré sur la première. Tout d’abord, on a pris le parti de ne pas le répartir sur plusieurs périodes, ce qui suppose un mécanisme de diffusion des prix très rapide. En fait, la hausse des prix induite par la hausse des prix importée (7% en première période et 1,7% en deuxième période) pourrait bien être « lissée » sur deux ou trois périodes. Ne disposant pas d’informations statistiques fiables sur la vitesse de diffusion des prix, cette hypothèse, pourtant crédible, n’a pas été retenue. Le mouvement réel de l’inflation serait moins brutal mais plus prolongé que celui de la simulation. Ensuite, la possibilité que l’État intervienne sur les prix des carburants (par un mécanisme de type TIPP flottante), n’a pas été retenu. Cette possibilité est cependant probable dans le cas d’une forte dévaluation. Ici encore, cela aurait pour effet de réduire l’ampleur du choc initial d’inflation, peut être à hauteur de 1%.
II. L’impact de la dévaluation sur la croissance
L’impact sur la croissance constitue, bien entendu, le point principal de cette investigation.
Le PIB d’un pays, en économie ouverte s’écrit :
Y = C+I+VarS+Exp-Imp où :
Y est le PIB
C est la consommation finale, se décomposant en Cm la consommation finale des ménages et Ce celle des entreprises.
I est l’investissement, se décomposant en Il (investissement des ménages dans le logement) et Ie investissement des entreprises.
VarS est la variation des stocks.
Exp représente les exportations.
Imp représente les importations.
Dans un premier temps on regardera l’impact mécanique de la dévaluation sur les exportations et les importations. Pour cela on utilisera les élasticités aux prix qui ont été publiées dans différents travaux, dont ceux de P. Artus.
Dans un deuxième temps, on répartira dans le temps (sur 3 périodes) l’effet de la dévaluation, on indexera aussi les importations au mouvement des exportations, car ces dernières utilisent des produits importés.
Dans un troisième temps, on regardera les conséquences fiscales du processus et l’on supposera que les dépenses étant plus ou moins indexées sur l’inflation, la hausse des recettes est elle fonction du PIB (taux de pression fiscale). Dès lors, on fera une hypothèse de croissance de ces recettes qui aboutit à la suppression du déficit budgétaire, et l’on regardera l’impact sur la croissance via une valeur réaliste (1,4) du multiplicateur des dépenses publiques.
Impact direct
Tableau 5
Effets de la dévaluation sur le commerce extérieur
Chiffres en milliers de dollars US (valeurs de 2010)

0
T
T1
T2
T3
T4
T5
Export ZE
319683
471944
507260
520353
526306
529334
534966
Export RDM
342440
490375
519820
523368
519135
516528
516520
TOTAL
662123
962318
1027080
1043721
1045441
1045862
1051486
Import ZE
347903
282628
262951
256335
253435
251985
249332
Import RDM
372670
312111
294431
292436
294820
296308
296312
TOTAL
720573
594739
557382
548770
548255
548294
545645
Exp-Imp
-58450
367580
469698
494951
497186
497568
505842
PIB
2 571 739
2 939 319
3 041 437
3 066 690
3 068 925
3 069 307
3 077 581
Imp/PIB
28%
20%
18%
18%
18%
18%
18%
PIB
100%
114,3%
118%
119%
119%
119%
120%
On introduit une période « 0 » qui sert de base aux calculs, et qui est représentative de l’état de la France en 2010. On voit sur le tableau 5 que l’impact des variations de prix, modulé des élasticités prix, sur les importations et les exportations est très fort et quasi-immédiat. Ceci entraîne une forte hausse du PIB (+18%). Cet effet cependant ne dure que 2 périodes. Par ailleurs, la forte hausse des exportations (+58,8%), doit nécessairement provoquer une hausse des importations (matières premières et produits semi-finis).
C’est pourquoi, on procède à une seconde simulation où l’on va tout d’abord lisser sur trois périodes le choc initial, puis sur deux périodes les effets résiduels1, mais surtout où l’on va imputer sur les importations l’effet de la hausse des exportations.
Tableau 6
Effets d’une dévaluation sur le commerce extérieur avec lissage des effets et effets induits de la hausse des exportations sur les importations.
Données en valeur : Dollar US (prix 2010)

0
T
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
Exp.
662123
750 416
853 431
938 278
1 044 581
1 045 651
1 048 674
Imp.
720573
683 563
685 717
693 397
734 024
720 335
719 268
Exp-Imp

66 853
167 714
244 881
310 557
325 317
329 406
PIB (valeur)
2 571 739
2 638 592
2 739 453
2 816 620
2 882 296
2 897 056
2 901 145
Imp/PIB
28,0%
25,9%
25,0%
24,6%
25,4%
24,8%
24,8%
PIB
100%
102,6%
106,5%
109,5%
112,1%
112,6%
112,8%

Graphique 3
 
La baisse des importations dans le PIB est moins forte et la croissance plus faible mais aussi mieux réparties dans le temps. Ceci correspond aux deux hypothèses « réalistes » qui ont été faites. On peut d’ailleurs le constater sur le graphique 4 où l’on voit que l’effet de la dévaluation atteint son maximum à la deuxième période et décline jusqu’à la période T+4.
Graphique 4
 
Effets induits
Il faut cependant ajouter deux autres mécanismes afin de mieux simuler la réalité. Le premier est lié à la demande et à la fiscalité. La hausse du PIB réel va entraîner une hausse des recettes réelles (la hausse liée à l’inflation étant absorbée par la hausse des dépenses publiques). Une partie de cette hausse peut être rétrocédée à l’économie (ménages et entreprises). La baisse de la pression fiscale va engendrer une hausse de la croissance par un effet multiplicateur des dépenses publiques. On suppose que le multiplicateur est ici égal à 1,4.
Tableau 7

T
T1
T2
T3
T4
T5
Gain fiscal potentiel
24,43
40,18
31,88
27,72
6,38
1,82
Diminution des recettes
-20
-20
-20
-15
-10

En % du PIB réel
-0,89%
-0,83%
-0,79%
-0,57%
-0,36%
0,00%
Gain fiscal potentiel corrigé de la diminution des recettes
4,44
20,19
11,88
12,72
-3,61
1,82
Effet multiplicateur sur la croissance (e=1,4)
1,25%
1,16%
1,11%
0,79%
0,51%
0,00%
Croissance corrigée
2,60%
3,82%
2,82%
2,33%
0,51%
0,14%
Idem + multiplicateur des dépenses fiscales
3,85%
4,99%
3,92%
3,12%
1,02%
0,14%
On utilise pour le tableau 7 le taux de croissance corrigé par introduction des importations induites par les exportations, et lissé de la seconde simulation. Compte tenu de la forte hausse du PIB réel, on peut réduire les recettes potentielles pendant les 5 premières périodes (60 mois). L’impact du multiplicateur des dépenses publiques est important. Cela aboutit à un surcroît de croissance. Le deuxième mécanisme est la hausse des investissements (ménages et entreprises) qu’induit la croissance avec un délai d’un an. Cet accroissement de l’investissement provoque une hausse de la demande interne (dont on a déjà tenu compte pour les importations par l’effet des exportations sur les importations).
Tableau 8
Incorporation de l’effet d’investissement et de sa répercussion sur le taux de croissance final par l’effet demande

T
T1
T2
T3
T4
T5
Taux de croissance issu du Tab.7
3,85%
4,99%
3,92%
3,12%
1,02%
0,14%
Taux de croissance de la FBCF induit par la croissance
2,50%
4,70%
6,08%
4,79%
3,81%
1,25%
Taux de croissance induit par l’accroissement de la FBCF (effet demande)
0,75%
1,41%
1,82%
1,44%
1,14%
0,37%
Taux de croissance final
4,60%
6,40%
5,75%
4,56%
2,16%
0,52%
Compte tenu du décalage d’un an adopté la croissance de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) est la plus importante à la troisième période (T+2). L’effet de demande par contre s’applique au sein de la même période sans décalage. Si l’on compare maintenant les résultats obtenus par les effets directs de la dévaluation (corrigés de l’impact des exports sur les imports, et lissés) et par les effets indirects, la différence apparaît significative.
Tableau 9
Comparaison des taux de croissance

T
T1
T2
T3
T4
T5
Croissance par effets directs corrigée
2,60%
3,82%
2,82%
2,33%
0,51%
0,14%
Effet multiplicateur sur la croissance (e=1,4)
1,25%
1,16%
1,11%
0,79%
0,51%
0,00%
Taux de croissance induit par l’accroissement de la FBCF (effet demande)
0,75%
1,41%
1,82%
1,44%
1,14%
0,37%
Gains totaux
2,00%
2,57%
2,93%
2,23%
1,65%
0,37%
Taux de croissance final
4,60%
6,40%
5,75%
4,56%
2,16%
0,52%

Elle est même, dans certains cas, supérieure à l’effet direct de la dévaluation. C’est l’une des leçons que l’on peut tirer de ce modèle. Une dévaluation a des effets indirects sur le niveau d’activité qui sont au moins aussi importants que ses effets directs tels que l’on peut les mesurer par le commerce extérieur.
Graphique 5
 
III. Le déficit et la dette publique
À partir du taux de croissance obtenu à la phase précédente, et des hypothèses de recettes et de dépenses (constantes en termes réels) on regarde comment évolue le déficit et la dette.
On sait que le ratio :
Dette/PIB
se transforme en dynamique en :
Déficit budgétaire / Croissance nominale.
Cela implique que le taux d’inflation aura une grande importance pour l’évolution dynamique du taux d’endettement. Or, on a vu dans la première partie de cette note que l’inflation serait incontestablement forte dans les deux premières années à la suite de la dévaluation.
On fait alors l’hypothèse que la dévaluation a lieu dans l’année 2013.
L’impact de cette dévaluation sur la dette a donné lieu à bien des fantasmes. Rappelons que 85% de la dette en montant est l’objet de contrats de droit français. La règle de droit international est que cette partie de la dette sera donc automatiquement transformée d’Euros en Francs. Une dévaluation ne pèsera que sur les 15% restant. Avec une dévaluation de 20% par rapport au Dollar, cela signifie que les 1800 milliards d’euros deviendront 1867 milliards de francs. La différence étant de 67 milliards. À la période « 0 » le déficit est supposé égal à 3,7% du PIB et la dette à 90% du PIB.
Tableau 10
Dette et déficit en Francs (ex-Euro) aux valeurs de fin 2012

T
T1
T2
T3
T4
T5
PIB à prix constants
2092,03
2225,81
2353,76
2461,07
2514,35
2527,30
PIB nominal
2280,41
2515,59
2718,48
2913,42
3065,74
3173,98
Gain fiscal potentiel corrigé de la hausse du PIB
43,25
62,88
60,14
50,44
25,04
6,09
Gain fiscal réel définitif
22,86
41,98
38,64
33,97
13,88
6,09
Gain fiscal réel en % du PIB
1,00%
1,67%
1,42%
1,17%
0,45%
0,19%
Déficit Budgétaire (%PIB)
2,70%
1,03%
-0,39%
-1,56%
-2,01%
-2,20%
Dette Publique
1929,0
1954,9
1944,2
1898,8
1837,1
1767,2
DETTE/PIB (en % du PIB)
84,6%
77,7%
71,5%
65,2%
59,9%
55,7%
[Note: Un signe (-) devant le déficit indique qu’il s’agit d’un excédent budgétaire.]
Graphique 6

Le mouvement de décroissance de ces deux indicateurs est rapide. On aboutit même à un excédent budgétaire à partir de la 4ème période. Ceci indique qu’il est probable que les hypothèses fiscales adoptée dans ce modèle sont trop contraignantes et qu’il serait possible de baisser encore plus la pression fiscale à partir de la 4ème période pour soutenir la croissance. De même, toujours à la 4ème période, la dette publique revient à un niveau inférieur aux critères de Maastricht. Cela démontre, s’il en était besoin, que la combinaison d’une forte croissance et d’une inflation relativement importante est la meilleure solution aux problèmes d’endettement que le pays connaît.
IV Conclusion
Le modèle utilisé ici (qui est pour l’instant plus une maquette qu’un modèle complètement développé) montre que dans le cas d’un éclatement de l’Euro, il serait de l’intérêt de la France de dévaluer de manière importante sa monnaie. Les gains en croissance (et donc en emplois) et dans le domaine fiscal l’emportent de loin sur l’impact inflationniste. Ce dernier, important, serait par ailleurs limité dans le temps. Une autre chose démontrée ici est que les effets indirects de la dévaluation sont positifs et au moins aussi importants que les effets directs. C’est un point dont il faudra tenir compte à l’avenir.
Le modèle utilisé est inspiré d’un travail réalisé par Gérard LAFAY et Philippe MURER. À des fins de comparaison, il utilise les mêmes chiffres de bases (année 2010). La logique de ce modèle est néanmoins différente de celle suivie par mes deux collègues. Je porte seul la responsabilité de possibles erreurs et omissions.


La dissolution, seul horizon raisonnable?
L’ampleur de la récession qui frappe de nombreux pays annonce un retour de la crise. La solvabilité des États n’est plus garantie. L’effondrement des ressources fiscales dans de nombreux pays constitue un accélérateur de la crise. Cette situation témoigne bien de la présence de défauts structurels dans la conception et dans la mise en œuvre de la monnaie unique[11]. Ces derniers, trop longtemps niés ou minimisés[12], sont aujourd’hui en passe d’être reconnus
Une dissolution de la zone Euro ne serait pas un « catastrophe » comme on le prétend souvent, mais au contraire une solution salvatrice pour l’Europe du Sud et la France. C’est ce que montre l’étude « Les Scénarii de Dissolution de l’Euro », publiée au début du mois de septembre[13]. On peut y lire, suivant les différentes hypothèses étudiées, non seulement l’effet très bénéfique des dévaluations sur l’économie française, mais aussi sur celles des pays aujourd’hui ravagés par la crise, comme la Grèce, le Portugal ou l’Espagne. Bien entendu, suivant les hypothèses retenues, à la fois sur le caractère plus ou moins coopératif de cette dissolution mais aussi sur la politique économique suivie, les estimations de la croissance divergent. Au pire, il faut s’attendre une croissance cumulée de 8% la troisième année après la fin de l’Euro et au mieux une croissance de 20%. Pour l’Europe du Sud, la croissance cumulée est en moyenne de 6% pour l’Espagne, de 11% pour le Portugal et de 15% pour la Grèce dans l’hypothèse la plus défavorable pour ces pays. Une première leçon s’impose alors : la dissolution de la zone Euro ramènerait la croissance dans TOUS les pays d’Europe du Sud et provoquerait une baisse massive et rapide du chômage. Pour la France, on peut estimer la baisse du nombre de chômeurs de 1,0 à 2,5 millions en trois ans. Par ailleurs, cela rétablirait l’équilibre des régimes de retraites et de protection sociale. Dans le cas de la France, ce retour à l’équilibre serait très rapide (en deux ans). Il aurait des effets importants sur les anticipations des ménages dont l’horizon serait dégagé des inquiétudes que font peser des réformes à répétition. La consommation augmenterait, et avec elle la croissance, même si on ne peut estimer cet effet. Cette dissolution redonnerait à l’Europe du Sud sa vitalité économique, mais serait aussi profitable à l’Allemagne, car une Europe du Sud en expansion continuerait de commercer avec son voisin du nord après un réajustement des compétitivités[14].
Les inconvénients seraient très limités. Compte tenu des taxes, l’impact d’une dévaluation de 25% par rapport au Dollar sur les prix des carburants ne provoquerait qu’une hausse de 6% à 8% du produit « à la pompe ». L’Euro disparu, les dettes des différents États seraient re-libellées en monnaie nationale.
Une telle politique imposerait aussi des contrôles des capitaux dans chaque pays. Notons que c’est déjà le cas à Chypre ! Ces contrôles, outre qu’ils contribueraient à définanciariser ces économies, limiteraient considérablement la spéculation et permettraient aux Banques Centrales de viser des objectifs de parité. Une fois ces parités atteintes, un système de fluctuations coordonnées des monnaies, comme du temps de l’ECU, pourrait être mis en place. Historiquement, ce qui a sonné le glas de ce système a été la spéculation monétaire. Celle-ci supprimée, ou fortement réduite, le système pourrait à nouveau fonctionner.
De la « monnaie unique » à la « monnaie commune » ?
Cette idée attire un certain nombre d’hommes (et de femmes) politiques. Et elle est loin d’être absurde, bien au contraire. En fait, une monnaie commune aurait dû être adoptée dès le début.
De quoi s’agit-il donc ? On peut imaginer que le système monétaire européen reconstitué que l’on aurait à la suite de la dissolution de l’Euro débouche sur une monnaie commune venant s’ajouter aux monnaies existantes, qui serait utilisée pour l’ensemble des transactions (biens et services mais aussi investissements) avec les autres pays.
Cette dissolution de la zone Euro, si elle résulte d’un acte concerté de la part des pays membres, devrait donner naissance à un système monétaire européen (SME) chargé de garantir que la nécessaire flexibilité des changes ne tourne pas au chaos. Si un tel système est mis en place, il aurait nécessairement des conséquences importantes sur le système monétaire international. Ce nouveau SME devrait, pour pouvoir fonctionner correctement, avoir les caractéristiques suivantes :
(i)            Les parités entre les monnaies des pays parties prenantes de ce SME doivent être fixes, tout en restant révisables de manière régulière pour éviter que ne se reproduisent les déséquilibres qui emportent aujourd’hui l’Euro. Cela implique la constitution d’une unité de compte européenne et la réglementation des mouvements de capitaux à l’intérieur de la zone. Si les mouvements de capitaux aux fins d’investissement ne posent pas de problèmes du fait de la fixité des parités, il ne doit y avoir qu’un marché très réduit des options, lui-même sévèrement réglementé. Pour le reste, le marché monétaire ne doit se faire qu’au comptant avec interdiction absolue des positions à découvert.
(ii)           La fixation des parités doit se faire de manière coordonnée, dans le cadre d’un conseil financier européen, en prenant en compte les évolutions de productivité et de l’inflation dans chaque pays. Le but étant de réduire fortement les positions soit créditrices soit débitrices en matière de balance des paiements. Les déficits comme les excédents internes au SME devraient alors être reportés sur un compte spécial de la BCE – qui jouerait ainsi le rôle d’institution de clearing – et devraient être taxés au prorata de leur importance (par tranche) et de leur durée.
(iii)         Il est important que la législation bancaire, en particulier pour les banques de détail, soit harmonisée. De ce point de vue, un mécanisme d’union bancaire est tout aussi important qu’il ne l’était sous l’Euro. Cette union bancaire devrait être administrée par la BCE, dont les compétences et le rôle seraient alors redéfinis par un nouveau statut.
(iv)          La Banque Centrale Européenne aura la responsabilité de la gestion de l’unité de compte vis-à-vis des pays «hors zone». Cela implique qu’elle aurait la responsabilité d’avoir un objectif de taux de change de l’unité de compte par rapport aux autres monnaies (hors-SME), et qu’elle devrait pouvoir intervenir pour défendre cet objectif sur les marchés financiers. Les transactions tant commerciales que financières hors du SME ne se feraient alors qu’en unité de compte.
(v) Dans ce système monétaire européen, il n’est ni nécessaire ni souhaitable que le statut actuel des Banques Centrales soit conservé. Il convient de rapprocher les Banques Centrales des gouvernements – en passant d’une «indépendance» à une «autonomie» dans l’application des politiques décidées par les gouvernements – et de leur permettre de couvrir par des prêts et avances au minimum la partie non-structurelle du déficit (poids des intérêts de la dette, mesures budgétaires spéciales pour faire face à des crises ou tout autre imprévu).
(vi) La dette des pays, pour l’heure détenue de 30% à 65% par des non-résidents (majoritairement européens) serait progressivement renationalisée. Les émissions de dettes ne pourraient se faire qu’en monnaie nationale, sauf accord européen pour maintenir une monnaie commune externe, qui devrait offrir des actifs de placements internationaux et qui justifierait qu’une part minimum des dettes soient libellée dans cette monnaie commune. En fait, l’usage de mécanismes comme les planchers minimums d’effets publics dans les actifs des banques fournirait les ressources nécessaires.
(vii)        L’unité de compte fonctionnerait comme un « panier » de monnaies, où les proportions de chaque monnaie, tout comme leurs parités pourraient être révisables.
Ce système correspondrait en réalité à l’existence d’une monnaie conçue comme une unité de compte venant s’ajouter aux monnaies nationales existantes. Cette situation serait très propice à la résurrection de l’Euro, mais sous la forme d’une monnaie commune
Ceci donnerait à l’Europe à la fois la flexibilité interne dont elle a besoin et la stabilité vis-à-vis du reste du monde. Un « panier de monnaie » étant intrinsèquement plus stable qu’une monnaie seule, cette monnaie commune pourrait devenir à terme un puissant instrument de réserve, correspondant aux désirs exprimés par les pays émergents des BRICS.
La dissolution de l’Euro, dans ces conditions, signerait non pas la fin de l’Europe comme on le prétend mais bien au contraire son retour gagnant dans l’économie mondiale, et qui plus est un retour qui profiterait massivement, tant par la croissance que par l’émergence à terme d’un instrument de réserve, aux pays en développement d’Asie et d’Afrique.




[1] Thelier C., « Italie, une rentrée agitée », NATIXIS Special Report, n° 155, 13 septembre, Paris.
[2] Artus P., « En quoi pourrait consister une nouvelle aide à la Grèce ?» FLASH-ECONOMIE Natixis, n° 598, 30 août 2013, Paris.
[3] Biböw J., « The Euro and Its Guardian of Stability » in Rochone L-P et S. Yinka Olawoye (edits), Monetary Policy and Central Banking : New Directions in Post-Keynesian Theory, Edwrd Elgar, Cheltenham et Northampton, 2012, pp. 190-226.
[4] Flassbeck H., « Wage Divergence in Euroland : Explosive in the Making » in Biböw J. et A. Terzi (edits.), Euroland and the World Economy – Global Player or Global Drag ?, Palgrave MacMillan, Londres, 2007.
[5] B.C. Greenwald et J.E. Stiglitz, “Toward a Theory of Rigidities” in American Economic Review, vol. 79, n°2, 1989, Papers and Proceedings, pp. 364-369. L. Ball et D. Romer, “Real Rigidities and the Nonneutrality of Money” in Review of Economic Studies, 1990, vol. 57, n°1, pp. 183-203.
[6] Voir sur ce point Biböw J. et A. Terzi (edits.), Euroland and the World Economy – Global Player or Global Drag ?, op.cit..
[7] Artus J., Trois possibilités seulement pour la zone euro, NATIXIS, Flash-Économie, n°729, 25 octobre 2012.
[8] Sapir J., “Le coût du fédéralisme dans la zone Euro”, billet publié sur le carnet Russeurope le 10/11/2012, URL: http://russeurope.hypotheses.org/453
[9] Artus P., « La solidarité avec les autres pays de la zone euro est-elle incompatible avec la stratégie fondamentale de l’Allemagne : rester compétitive au niveau mondial ? La réponse est oui », NATIXIS, Flash-Économie, n°508, 17 juillet 2012.
[10] Comme le fait Michel Aglietta, Zone Euro : éclatement ou fédération, Michalon, Paris, 2012
[11] Sapir J., Faut-il Sortir de l’Euro ? Le Seuil, Paris, 2012.
[12] Des travaux comme ceux collationnés dans Biböw J. et A. Terzi (edits.), Euroland and the World Economy – Global Player or Global Drag ?, Palgrave MacMillan, Londres, 2007.
[13] Sapir J., et P. Murer (avec la contribution de C. Durand), Les scenarii de la dissolution de l’Euro, Étude de la Fondation Res Publica, septembre 2013, Paris, 88p.
[14] Artus P. (red), « C’est la compétitivité-coût qui devient la variable essentielle » in Flash-Economie, Natixis, note n° 596, 30 août 2013, Paris.